Notre assemblée générale annuelle s'est tenue le 5 février à Beauvoir dans une salle des fêtes comble. En effet, 53 personnes y étaient présentes, 5 adhérents s'étant excusés. Vous en avez eu le compte-rendu dans la presse, nous n'y reviendrons pas.
Bien que formelle par certains cotés, il n'en reste pas moins qu'il s'agit là d'un temps fort, temps de retrouvailles entre tous ceux qui, tout au long de l'année et à titres divers, donnent un peu de leur temps ou de leur attention à la réalisation d'un beau projet. Votre présence à cette réunion y est très gratifiante et un encouragement à persister.
La salive sur le greffon lui transmet du gelifiant, des désinfectants, des enzymes et surtout « la force du greffeur »!!!
Le juglon, composant spécifique et actif du noyer, empêche la formation du « calus », il se trouve dans la sève; d'où l'habitude, pour empêcher un trop gros apport de sève, de forer un trou au bas du porte-greffe à l'aide d'une chignole. Le juglon n'arrive pas au point de greffe (dixit Hans Sepp-Walker de Fribourg)
Le greffage en fente
On peut accompagner ce plat de pommes de terre ou de riz complet.
qui figuraient au Capitulaire de Charlemagne (747 – 814), plantés à l'époque essentiellement à des fins médicinales:
Pomarius | le Pommier |
Pirarius | le Poirier |
Prunarius | le Prunier |
Sorbarius | le Sorbier |
Mespilarius | le Néflier |
Castanéarius | le Chataignier |
Persicarius | le Pêcher |
Cotoniarius | le Cognassier |
Avellanarius | le Noisetier |
Amandelarius | l'Amandier |
Morarius | le Murier noir |
Ceresarius | le Cerisier |
Nucarius | le Noyer |
Laurus | le Laurier |
Vitis Vinifera | la Vigne |
Sorbus Torminalis | l'Alisier Torminal |
Ficus Carrica | le Figuier |
Un paysan écrivain, Cyrille Pellas, bien connu des adhérents qui ont concouru à l'éclosion de notre association et oeuvré à la création du verger de Beauvoir, s'est enfin décidé, après une longue et douloureuse immobilisation, à mettre sur papier son amour des arbres et à nous en donner primeure. Cette saga s'échelonnera comme un feuilleton sur quelques numéros du Petit Lien. Nous souhaitons ainsi susciter quelques « libres expressions » de la part de nos adhérents.
Nous étions en 1935, année de ma naissance, sur le haut plateau de la Blâche, il y avait encore de nombreux pommiers.
C'étaient des arbres de plein vent, bien aérés et exposés au soleil du matin au soir, souvent isolés dans un champ ou une prairie. La fumure en était assurée par un épandage de fumier décomposé, soupoudré de cendres de bois; traitement: aucun, c'est ce que j'appelle la culture simplifiée. Le sol dans lequel les pommiers s'enracinent est constitué d'une mince couche de limon, reposant sur une importante profondeur d'argile, ce qui permet de maintenir une certaine fraicheur et donne à nos pommes cette délicate saveur tellement appréciée des consommateurs qu'ils se sentent encouragés à devenir des « croqueurs de pommes ».
Le verger était alors composé de trois variétés principales, toutes de bonne conservation:
Ces trois variétés, la Demoiselle à chair blanche, la Rose de Bouchetière à chair légèrement jaune-brun, la Parate à chair blanche, tout comme le sommet de nos belles montagnes en hiver, ont en commun le grand mérite de nourrir les oiseaux en période de grand froid. En effet, dans ces grands arbres il y aura toujours des fruits oubliés ou inaccessibles, en automne-hiver, sur l'arbre ou tombés à terre, nous avons le plaisir de contempler étourneaux, merles et grives, particulièrement des vols de grives litornes qui de leurs cris « tiu tiu tiu » animent une nature qui somnole. Puisque j'évoque la vie des oiseaux, permettez moi de préciser qu'à chaque printemps des couples de rouge-queue viennent nicher dans les trous des murs de nos vielles fermes. Le sous-sol, riche d'une argile pure, également appelée terre glaise a servi à la construction de nos murs dits de pisé, murs très épais et protecteurs aussi bien des grands froids que de la canicule.
Maintenant, si vous le voulez bien, revenons à nos pommes.
A chaque automne, un négociant en fruits se rendait de ferme en ferme, effectuer ses achats et fixait le jour ainsi que l'heure de livraison en gare de Vinay. Le jour convenu, mon Père avec sa charrette quatre roues à bandage de fer, tirée par ses deux juments de trait, race auvergnate (dérivée de l'Ardennais, aujourd'hui presque disparue) prit le chemin de la Ville. Chez nous, nous disons descendre à Vinay, car il y a deux descentes et à part une faible pente conduisant au carrefour des trois rois, il fallait le plus souvent se servir de la mécanique, expression donnée au système de freinage, formé d'une plaque métallique appellée sabot, qui pressée fortement sur le bandage de fer des roues, ralentissait la vitesse de l'ensemble. Il était tout à fait inutile d'encourager l'attelage.
À suivre...
par Cyrille Pellas