On peut utiliser des poires « Chaplan » entières ou épluchées pour les gosiers délicats.
Une bien vilaine bestiole grise, velue, qui prend pension sur les racines et le collet du pommier.
A détruire impérativement jusqu'à détruire l'arbre lui-même en cas d'infestation massive. On peut lutter à l'aide d'un badigeon à concocter avec :
Avec ce mélange on pulvérise ou on badigeonne tes racines au pinceau.
Par Cyrille PELLAS (suite et fin)
... ces grues qui inlassablement s'appliquaient à servir l'ensemble des cargos, d'énormes containers importés de lointains pays. Sur d'autres cargos c'est le mouvement inverse : les containers destinés à l'exportation sont maintenant déposés par d'autres grues, ainsi va la vie d'un grand port de commerce. La présence des dockers, ces hommes véritables force de la nature, qui sont l'âme du port et qui s'activent à leurs diverses besognes, donne envie à tout l'ensemble, atmosphère certainement commune aux ports du monde entier.
Mes parents pouvaient-ils s'imaginer que quelques années plus tard, en Mai 1956, je connaîtrais moi-même ce port de façon plus intime, si je puis dire, puisque jeunes soldats arrivant d'Allemagne par train spécial, nous embarquions, mes camarades et moi-même, pour le port d'Alger. Nous avions auparavant, séjourné une nuit au grand camp Ste Marthe dont tant d'anciens de cette maudite guerre d'Algérie se souviennent. Pour plus de précision nous avons fait la traversée Marseille Alger sur le Paquebot «Ville d'Alger», la mer était calme. Durée de la traversée : 23 h, et nous voici arrivés en vue de la ville blanche, où se distingue la célèbre casbah. J'aurai tant et tant de souvenirs à vous conter à ce sujet, qu'il est préférable de ne pas commencer.
Mes parents, après une nuit passée à l'hôtel, se souvinrent du pêcheur âgé rencontré sur le vieux port et avec lequel ils avaient engagé conversation. « La pêche est-elle bonne? » «oh! miladiou , ce n'est pas encore aujourd'hui que j'attraperai une sardine suffisamment grosse pour boucher le port, eh! , mon bon....» sans doute faisait-il allusion au bateau dénommé «la sardine» qui, il y a bien longtemps, pas une mer déchaînée s'était échoué en travers de l'entrée du port en question, interdisant toute navigation durant combien de jours ou simplement d'heures, je ne saurai vous le dire. Il était bien sympathique ce pêcheur, un modèle de patience et également un captivant conteur «Surtout, avait-il précisé, ne quittez pas Marseille sans visiter le vieux cours. »
Au moment de quitter ce personnage attachant, celui-ci proposa à mes parents, s'ils le désiraient bien sur, d'acheter quelques souvenirs: coquillages pour les enfants, cartes postales pour familles et amis, que ma mère de sa belle écriture emplit de mots correspondant à ce changement de vie. Ces menus achats furent effectués chez Alphonso, l'ami du pêcheur, celui avec lequel il buvait tous les soirs le pastis.
Il restait encore quelques heures avant le départ, mes parents se laissèrent tenter par un restaurant qui affichait au menu une traditionnelle bouillabaisse, ce met provençal dont le fleuron s'élabore à Marseille. Ma mère demanda la recette à plusieurs personnes ce jour là, et en d'autres occasions, la réponse fut toujours la même : «pour faire une bonne bouillabaisse, il faut se lever de bon matin....»
Après une nuit passée à l'hôtel, voici donc mes parents déambulant sur ce fameux vieux cours. Ils furent bientôt attirés par un petit attroupement devant un magasin où l'on vendait divers instruments de musique: phonographe (tourne disques) disques, partitions avec une multitude de chansons. En s'approchant, ils furent charmés par un jeune couple, l'homme jouait de l'accordéon, et sa compagne chantait avec une belle fougue, tout sourire, nous entraînant bien malgré soi. Beaucoup de personnes reprirent le refrain avec la chanteuse, bref, une ambiance à mettre en enfer tous les saints. Voici le refrain de cette chanson:
Y a une p'tite à « la belle de Mai »
Coquin de sort qu'elle me plait,
Elle a une jolie poitrine,
Peuchère! , le restant se.devine,
On se fréquente, on se voit chaque soir,
Et je me dis, rempli d'espoir,
Cette p'tite de « La belle de Mai »
Je la veux et je l'aurai.
Ma mère acheta la partition de cette chanson, ainsi que le disque pour sa jeune soeur, qui possédait depuis peu un phonographe. Cette chanson fera bientôt un tabac suivant l'expression de l'époque, lors des mariages, fêtes de familles, bouquet des 20 ans, banquets ( repas de chasse en particulier), et enfin tout simplement au cours des nombreuses mondées, les soirs d'hiver.
Marseille est une ville où règne la gaîté, l'on y chante beaucoup, rien d'étonnant puisque c'est ici que naquit Vincent Scotto.
Continuant leur visite du vieux cours, l'attention de mes parents fut retenue par une modeste épicerie dont l'étal s'ornait orgueilleusement d'une belle exposition de pommes. Si plusieurs variétés étaient connues de mon père, il en était une qui l'intriguait. Il en acheta donc un kilo, afin d'avoir quelques explications à ce sujet. L'épicière, de forte corpulence, au pur accent marseillais, ne sachant que répondre aux précisions demandées par mon père, appela : «César? » . Un homme à l'air jovial, muni de son tablier bleu, sortit alors de l'arrière boutique, après avoir salué mes parents, il tourna la tête vers sa femme: «quez aeo? », qui devait signifier : «qu'est ce qu'il y a? . L'épicière lui ayant montré les pommes, il se mit aussitôt à vanter les fruits de son cousin de Savoie. «Monsieur, ce sont les meilleures pommes que l'on puisse croquer dans notre bonne ville de Marseille il s'agit de la variété « Franc-Roseau» » ( voir photo sur petit lien n°10.)
César était tout heureux de parler de ses racines savoyardes «Tenez dit-il, si vous rassemblez une bouteille de blanc de Savoie, de la charcuterie fabriquée par nos montagnards, une bonne tranche de fromage de Beaufort, un quart de tome de Savoie bien affinée avec un bon verre de vin rouge issu du cépage « Mondeuse », (il est corsé) et pour terminer, bien sur, des pommes « Franc Roseau », vous aurez toute la journée la tête qui chante et le coeur en fête. Dans le regard de l'épicier, on pouvait deviner une grande joie. Il ajouta : «A la retraite nous irons certainement finir nos jours à l'air pur de ces belles montagnes» L'épicière se contenta de hausser le épaules. Mon Père conclut la discussion par cet encouragement : « et pourquoi pas ? .
De retour à Vinay avec plusieurs cadeaux, dont le fameux kilo de pommes « Franc-Roseau », mes parents attendirent l'automne pour fournir à nouveau de nos bonnes pommes de la Blache à la famille du Chef de Gare devenue une fidèle cliente.
Je vais peut-être vous étonner mais jamais mon Père ne planta de pommiers « Franc-Roseau ». Sans doute pensait-il qu'avec toutes nos anciennes variétés, nous étions suffisamment fournis sans y ajouter une partie du patrimoine savoyard. Cependant, ces « Franc-Roseau » ne cessent de hanter ma vieille tête de paysan acharné à servir cette noble terre du Dauphiné, si douce à nos coeurs. Seule l'espérance fait vivre, alors, peut-être qu'un jour, avec mes amis des « Fruits retrouvés », nous irons sur leur lieu de production, croquer des « Franc-Roseau ». Auparavant, nous ferons honneur aux fameux blancs de Savoie, ils nous aideront à oublier nos soucis, mais restons lucides car «si après la poire tu peux me donner à boire, après la pomme rien ne me donne.
Ecrit au CHR de Tullins au printemps 2009 terminé au Foyer-Logement de Vinay à l'été 2009
Ce récit a été écrit pour témoigner et remercier mes amis des « Fruits Retrouvés », du message d'amitié, de réconfort et leur souhait d'un bon rétablissement après 10 mois d'hospitalisation.
Je n'oublierai pas.
Cyrille PELLAS