Après douze mois d'absence, le Petit lien revient. C'est l'occasion de faire un point rapide (pour ceux qui n'ont pu assister à l'assemblée générale) sur un an d'activité de l'association.
Pour les adhérents, distribution de porte-greffes, cours de greffage et de taille ont animé le printemps. L'entretien du jardin et du verger a mobilisé une bonne dizaine de membres tout au long de l'année.
Nous avons participé aux traditionnelles manifestations aux Carmes et alentour : Jardins en fête, Foire aux plantes de guérison, Journées du patrimoine et surtout Journées du goût où nous avons pressé des pommes et fait goûter leur jus à plus de deux cent enfants des écoles locales.
Nous constituons petit à petit un stand que nous avons inauguré à la fête de ta pomme de pin à Estrablin, à l'invitation des Croqueurs de pommes des Balmes dauphinoises. Nous avons renouvelé avec succès l'expérience au Grand séchoir àVinay. Nous avons reçu aux Carmes différentes associations (Croqueurs de pommes d'Estrablin, association patrimoniale du Trièves...) et restons en contact avec eux.
Depuis la fin septembre, nous participons à la création d'une association pour le développement de la diversité agricole végétale et animale au niveau Rhône-Alpes, l'occasion pour nous de prendre de nombreux et fructueux contacts avec des associations, musées, entreprises, agriculteurs qui oeuvrent dans ce domaine.
Le projet devrait se concrétiser rapidement, avec peut-être la signature d'une charte avec les élus de la Région au prochain salon de l'agriculture à Paris.
Pour l'année qui vient, nous prévoyons :
La création de l'association pour le développement de la diversité agricole devrait nous permettre de prendre de nouveaux contacts et de programmer des visites au cours de cette année.
Le Président Hubert Gaillardot
Un appel...toujours d'actualité !
"Je prie tous ceulx qui auront des fruits exquis, lorsqu'il tombera entre leurs mains, de m'en donner advis afin que j'en puisse avoir des greffes pour eschange de celles qu'il n'aurons pas, lesquelles ils désireront de moy, et que je leur fourniray."
(in Le Lectier, catalogue de 1628 page 35).
Les Fruits...
Le mot Fructus signifie récolte et revenu (on dit bien les fruits de la terre, et usufruit), mais le sens alimentaire du mot fruit rejoint son sens botanique, plus limité: ovaire développé après formation de la fleur et se chargeant de principes nutritifs.
On consomme dans les fruits, soit la matière mise en réserve dans la graine mûre pour la nourriture du jeune plant au moment de sa germination, tel est le cas de l'amande, de la noisette, de la noix, du marron; soit une matière nutritive entourant la semence (constituée elle-même par le noyau ou le pépin). Ce-e matière, qu'on appelle la chair du fruit, peut-être grasse (olive, avocat) ou sucrée et alors juteuse; dans ce cas elle peut entourer le noyau ou les pépins (pomme, poire. melon...); elle peut aussi former le réceptacle sur lequel sont disposés les pépins et le noyau (fraises). Dans l'abricot on peut manger le contenu du noyau et celui de la chair. Si la chair du fruit est farineuse, on le classe dans les fruits-légumes : courge, marron, car on la consomme cuite. tous les autre fruits peuvent être consommés crus,
La matière nutritive entourant le noyau ou les pépins paraît donc n'être d'aucune utilité directe pour la destinée de la semence qui ne s'en nourrit pas, mais elle en a une, indirecte, car elle sert d'appât aux oiseaux et aux mammifères qui cueillent le fruit pour manger la pulpe et ainsi disséminer la semence. On ne peut expliquer autrement la dissémination du gui par les oiseaux. La framboise et le fraise des bois nous demandent de les cueillir, dit Edward Carpenter.
D'une façon générale, la qualité du fruit cultivé dépasse infiniment celle du fruit sauvage. L'obtention d'une poire comme Comice, d'une pomme comme Golden, dune prune comme Reine-Claude, d'un bigarreau comme jaboulay, ou d'une guigne comme Beauté de l'Orne, est une merveille de la collaboration de l'homme avec la nature. Ce sont peut-être les plus bienfaisantes des inventions qui ont été faites.
Une espèce de fruit est en réalité un seul individu. Une fois obtenue, elle est greffée, bouturée ou marcottée; elle est donc le même pommier, le même noisetier, le même fraisier, poussant des rameaux, soit en parasite du porte-greffe, soit en s'enracinant, ainsi certaines variétés ont une vie limitée et dégénèrent. La Reine-Claude pourtant, a ainsi été nommée en l'honneur de la femme de François I er!
Mangés crus, et même cuits, les fruits contiennent beaucoup de vitamine C, plus ou moins de vitamines du groupe B (oléagineux) et de carotène (abricots et pêches).
Leur richesse et leur équilibre phosphocalcique sont excellents, surtout pour les fruits crus; mais l'acidité de certains fruits annihile l'apport calcique, Tous les fruits sont relativement riches en fer, les fruits secs et oléagineux le sont particulièrement (3mg par 100 g).
Les fruits sucrés contiennent une propordon d'acides (citrique et malique surtout) qui décroît pendant la maturation à mesure que la concentration en sucre augmente. Le degré de maturité dépend pour chaque année de l'insolation. Mais certaines variétés de fruits à pépin sont normalement cueillies avant maturité, encore immangeables et mûrissent en greniers ou celliers. La macération pendant quelques heures des fruits crus, pelés et écrasés ou coupés, les adoucit et en somme accélère la maturation. Le jus de raisin s'adoucit de même avant de fermenter.
La cuisson détruit une partie de l'acidité ; mais certains fruits sont, au contraire, plus acides cuits, sans doute par libération de l'acidité contenue dans la peau (prunes, abricots). L'addition de sucre industriel cache ce goût acide, mais ne supprime en rien pour l'organisme. Nous en avons dit ailleurs l'inconvénient pour les organismes qui les métabolisent mal. il y a pourtant quelques personnes, souffrant d entérocolite (parfois séquelle de dysenterie amibienne) qui ne supportent aucun fruit cru, mais qui tolèrent (en quantité minime) des fruits cuits, non acidulés.
Dans une certaine meure, l'addition de bicarbonate de soude aux fruits acides cuits, ou à leur jus. atténue en partie l'acidité On le voit au dégagement de gaz carbonique qui se produit et qui le fait mousser, mais s'il en faut beaucoup cela donne un goût désagréable.
La teneur en sucre des fruits acides (groseilles, fraises est de 2 à 9%; leur valeur énergétique équivaut à 40 ou 44 calories/gramme. Les chiffres respectifs sont de 12 à 10% et 0.5 à 0.6 cal/g pour les fruits durs à noyaux ou à pépins, selon les variétés, les maturations et les années et 15 à 26% et 0.8 cal/g pour le raisin, 20% et 0,9 cal/g pour la figue fraîche. mais ils peuvent être nettement plus élevés selon l'ensoleillement et les variétés. Certaines années le jus de raisin est poisseux; d'autres, il est aqueux. Il est sage de choisir les fruits doux, dans l'arrière-saison de leur espèce. plutôt que les primeers, à moins d'être diabétique ou obèse et u avoir en même temps une bonne tale-rance des acides.
Par leur richesse en cellulose, tous les fruits sauf le coing sont parmi les meilleurs stimulants de la circulation intestinale; surtout pris à l'état cru, ou encore en compote crue. Certains intestins les tolerent mal crus, mais les coliques ou les diarrhées provoquées par les fruits correspondent en général à la prise de fruits acides.
Le château d'Herbeys, dont il est question dans ce document, est situé à 12 kilomètres au sud de Grenoble et à 500 mètres d'altitude, sur exposition au nord. Les noms des fruits ont été transcrits aussi fidèlement que possible, eu égard à l'écriture illisible - ou peut s'en faut - de feu Pilot de Thorey. L'acte ci-joint est un bail en argent et fruit : il indique nettement que les évêques de Grenoble attachaient une grosse importance à leur verger et auraient mérités de faire partie de la Société Pomologique de France, si elle avait existé à cette époque. Il reste à savoir si les nombreuses variétés «espallières); dont les évéques se réservaient exclusivement la production, parce qu'elles étaient sans doute les meilleures, se retrouvent dans nos vergers.
Du 28 septembre 1672: Château d'Herbeys
Arrentement passé par Pierre, délégué ecclésiastique et intendant de Étienne Le Camus évêque et prince de Grenoble, à Me Jacques Jacquet, notaire royal d'Herbeys, savoir : le foin du pré appelé le pré du château d'Herbeys, étant au-dessous d'icelluy et réservé par son précédent contrat, comme aussi les poires et pommes des grands arbres du verger, jardin, parterre et serve (1) du château pour en jouir par ledit fermier moyennant le prix de 60 livres, 4 charges de paille, 18 bananes de Renettes. 6 banattes de Caille-ville d'hiver, 9 banattes chata.gnes de Bourgoin, 6 banattes Court-pendu aigres, 3 banattes Court-pendu doux et 9 banattes tant de Rembourg, Angleterre et de Notre-Dame, le tout à choisir. La dite somme payable à la feste de Pasques. les quatre charges de paille à la requête de l'évêque, portées à Grenoble dans le palais épiscopal. Quant aux pommes, elles seront mises dans un fruitier ou dans une des chambres du château où ils seront prises et mesurés à l'ordre de l'évêque. chaque jour feste de Saint-Martin.
Se réservant révèque tous les arbres nains tant du dit jardin, serve,labirinthe et du verger à Noyarey (2), comme de tous les abricots et autres fruits des espallières, ensemble toutes les poires de : Martin-sec, Bracquemottes. de Bugin, Cassoleu, Calliat-Rozat, Dorenge, Messire jean. Beurré blanc, tannées (3). Mouille-bouche, de Saint-Taizin. de Saint-Justin, Amadotté, Bon Chrestien, Musquée, Rosselets, auprès de l'ailée des tiilots (4), en encrant à main droite, les Eminentes, Deux Têtes et de la Robine.
Un deuxième arrentement comporte en outre les noms des variétés suivantes :
Ce texte extrait de "La pomologie française" d'août 1939 nous a été envoyé par mr Philippe Marchenay, Ingénieur au CNRS nouvellement promu.. à la retraite.
Mr Marchenay faisait partie du jury ayant choisi le site de Beauvoir pour la création du verger. C'est avec grand plaisir que nous le reverrions un jour à Beauvoir.
Qui ont été greffés en pied partie sur «franc», partie sur «myrobolans» en Mars 2011.
La photo a été prise en septembre 2011, soit 6 mois de pousse, ce qui est vous l'admettrez assez spectaculaire.
Une variété ancienne pour le verger familial. Très cultivée en 1920 en Isère, cette variété d'origine autrichienne, importée durant la Guerre de 1870, était l'apanage de la rive gauche de la vallée de l'Isère, entre Grenoble et Romans.
Fruit gros et assez gros, régulier, aussi large que haut, épiderme jaune strié vermillon, chair fine et très blanche, juteuse, peu sucrée, acidulée. Bonne qualité. Couteau et jus. Sa floraison est tardive, production assez régulière.
Consommation de novembre à avril, fruit un peu farineux en fin de saison.
Sa robustesse écarte les traitements.
Mélange de fruits dans de l'eau de vie, chacun en sa saison. on ajoute perpétuellement au fur et à mesure. fruits (cerises, abricots, pêches, raisins, framboises...) et eau de vie !